Il est désormais « quasi-impossible de prendre un rendez-vous » avec
plusieurs préfectures dont la préfecture de Seine-Saint-Denis (région
parisienne), pour une étude de dossier ou
un renouvellement de titre a constaté la Cimade. Une situation
dénoncée par le défenseur des droits. Certes, durant le confinement, tout était
suspendu mais avant même, les services préfectoraux étaient déjà
débordés et il était difficile de déposer son dossier dans les délais
administratifs impartis.
les guichets des préfectures devaient rouvrir progressivement au public depuis la mi-juin. Pourtant, ce n’est pas le cas et plusieurs préfectures n’ont pas repris, certaines ouvrent par intermittence, d’autres ne proposent que des créneaux à partir septembre. Et ils sont pris d’assaut », selon Lise Faron, responsable des questions liées au droit au séjour à la Cimade.
Une situation qui laisse des milliers de personnes dans la précarité
A la Cimade, un « robot » conçu par un bénévole, teste chaque jour la disponibilité des rendez-vous, La situation est catastrophique. Des statistiques témoignent de graves dysfonctionnements dans les services préfectoraux à l’exemple de la préfecture de Seine-Saint-Denis à Bobigny où aucun rendez-vous n’est disponible pour des premières demandes de titre de séjour, mais aussi pour les demandes d’admission exceptionnelle au séjour.
Selon la Cimade, « Cette
situation extrêmement complexe laisse des milliers de personnes dans la
précarité », alerte l’association qui demande une simplification des
règles de l’accès au séjour.
La situation est
compliquée pour les jeunes majeurs
La Cimade alerte notamment sur le cas très préoccupant des mineurs isolés
étrangers qui doivent demander une carte de séjour à leur majorité. Ces jeunes
majeurs doivent absolument avoir déposé leur demande de titre de séjour avant
la date anniversaire de leurs 19 ans, au risque de devenir des
« sans-papier » et de basculer dans des années de procédures
administratives.
Des recommandations au ministère de l’intérieur
le Défenseur des droits a réagi
le 10 juillet. Il a émis une dizaine de recommandations au
ministère de l’Intérieur.
Parmi ses recommandations :
- Il demande aux
préfectures de fournir des attestations de tentative d’obtention de
rendez-vous, prouvant que l’usager a bien essayé de déposer son dossier en vain ;
- Le Défenseur
des droits insiste aussi sur la nécessité d’offrir un nombre suffisant de
créneaux de rendez-vous dans des délais ne dépassant pas deux mois et de
proposer des alternatives à la prise de rendez-vous en ligne ;
- Il demande à l’État à accorder des moyens
financiers supplémentaires afin d’être en capacité d’appliquer ces mesures ;
- Le Défenseur
des droits rappelle à l’État que les personnes sollicitant le séjour en France
sont « des usagers du service public envers lequel la préfecture se doit de
respecter les principes d’adaptabilité, de continuité et d’égalité devant le
service public ». La dématérialisation de l’accès aux préfectures est
« source de discriminations et d’atteintes aux droits.
Il faut savoir que le ministère de l’Intérieur dispose d’un délai de trois
mois pour rendre des comptes.